Aigle botté
Hieraaetus pennatus - famille des Accipitridés

 
carte de répartition (cliquez sur la carte)

L'année de l'aigle botté

L'aigle botté est un grand migrateur passant la mauvaise saison dans les savanes africaines. Son retour en Europe a lieu dans les derniers jours de mars, la majorité des arrivées se produisant en avril. Rapace exclusivement forestier, son aire est installée dans un arbre et la femelle y pond 1 ou 2 oeufs qu'elle couvera pendant 35 jours. L'ainé tue moins souvent son cadet que chez la plupart des aigles et donc, le plus souvent, ce sont deux jeunes qui s'envolent du nid au bout de 50 à 60 jours. Les parents les nourrissent et leur apprennent les rudiments de la chasse aux oiseaux pendant deux semaines puis c'est le départ en migration qui a lieu entre la fin août et la fin septembre. L'hivernage est rare mais régulier en Camargue.

Où voir l'aigle botté

L'aigle botté est une rapace assez rare en France et totalement absent de Belgique, de Suisse et du Luxembourg. L'espèce est présente le long d'une diagonale joignant le Pays Basque à la Champagne quoiqu'il ait récemment disparu de cette région. Quelques couples se reproduisent également en Provence mais le gros des troupes est concentré dans les Pyrénées-Atlantiques. L'effectif nicheur français était estimé à 250-500 couples en 1987.
Ce petit aigle est strictement forestier et possède une nette préférence pour les forêts escarpées de moyenne montagne, notamment dans le piémont pyrénéen ou les grands massifs de plaine comme dans le Massif Central.

Observer l'aigle botté

Observer l'aigle botté est une tâche ardue, un peu comparable à l'observation de l'autour des palombes, ou plutôt à celle de la bondrée apivore car ce rapace, quoique forestier, n'hésite pas à planer en compagnie d'autres rapaces au-dessus de son territoire et donc se montre plus volontiers que dans le sous-bois où son observation relève plutôt de la chance.
En dehors de ses sites de reproduction, c'est sur les cols de migration et tout particulièrement fin août-début septembre à Organbidexka qu'il faut se rendre pour le voir.

De quoi se nourrit l'aigle botté

Petit aigle vivant au coeur des massifs forestiers, l'aigle botté est, à l'instar de l'autour des palombes, avant tout un chasseur d'oiseaux. Intermédiaire en taille et en puissance entre l'épervier et l'autour, l'aigle botté se nourrit d'oiseaux forestiers de taille moyenne à assez grande comme les turdidés (merles et grives), les corvidés (geais) et les pigeons ramiers et colombins.

Identifier l'aigle botté

L'aigle botté existe sous deux formes, voire trois si l'on considère la forme rousse intermédiaire entre les deux autres plumages. La forme claire - et non phase car le plumage ne varie pas selon les saisons - est la plus facile à reconnaître car la zone blanche du ventre et de l'avant de l'aile contraste nettement avec l'extrémité et l'arrière de l'aile lorsque l'oiseau est vu par dessous. La forme sombre est plus délicate à distinguer du milan noir lorque celui-ci ne montre pas sa queue triangulaire et éventuellement de la femelle de busard des roseaux. Entièrement sombre par-dessous, seule sa longue queue rectangulaire dépourvue de barres et la petite encoche plus claire sur les rémiges primaires internes permettent son identification. Par-dessus, de larges bandes pâles traversent les ailes, de façon nettement plus contrastée que chez le milan noir.

Entendre l'aigle botté

L'aigle botté est silencieux sauf aux abords de l'aire où il émet de petits cris.

L'aigle botté et l'homme

Persécuté comme tous les rapaces (et plus particulièrement pour ses intrusions dans les élevages de volailles) jusqu'à l'obtention de sa protection intégrale, l'aigle botté n'a pas vu ses effectifs augmenter depuis une vingtaine d'années et sa répartition actuelle est nettement moins importante qu'au début du XXème siècle. Cette constatation est étonnante car la superficie de la forêt ne fait que croître, ses proies - les oiseaux forestiers - se portent à merveille et il ne semble pas peser sur lui de menaces lors de son hivernage en Afrique. La population française est dans l'ensemble stable mais ridicule par rapport aux potentialités d'accueil. Il est vrai que nous sommes en limite nord de son aire de répartition ouest-européenne et il est normal de constater des variations d'effectifs sur des cycles de plusieurs dizaines d'années.

 


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© Hervé MICHEL 2002