Bondrée apivore - Honey Buzzard
Pernis apivorus - famille des Accipitridés




Bondrée apivore - Honey Buzard -Pernis apivorus
Forêt de Mondon (54-F) - 04.06.2007
Fuji F30 + Swarovski ATS80HD x45 W
(photo Hervé MICHEL)

Bondrée apivore - Honey Buzard -Pernis apivorus
Forêt de Mondon (54-F) - 04.06.2007
Fuji F30 + Swarovski ATS80HD x45 W
(photo Hervé MICHEL)

Bondrée apivore - Honey Buzard -Pernis apivorus
Forêt de Mondon (54-F) - 04.06.2007
Fuji F30 + Swarovski ATS80HD x45 W
(photo Hervé MICHEL)

Bondrée apivore - Honey Buzard -Pernis apivorus
Forêt de Mondon (54-F) - 04.06.2007
Fuji F30 + Swarovski ATS80HD x45 W
(photo Hervé MICHEL)

Bondrée apivore - Honey Buzard -Pernis apivorus
Forêt de Mondon (54) - 02.06.2005
Nikon D70 + Sigma APO 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

 

L'année de la bondrée apivore

Espèce avant tout insectivore, friande de couvains et d'adultes d'hyménoptères sauvages, la bondrée apivore n'a d'autre solution que de migrer en Afrique pour trouver de quoi se nourrir durant les mois d'hiver. Le retour vers l'Europe est tardif et les premiers oiseaux apparaissent dans la dernière décade d'avril, le gros des troupes envahissant l'Europe durant la première quinzaine de mai. Le couple déjà apparié sur ses quartiers d'hivernage recharge son aire située sur un arbre au coeur d'un massif forestier. La femelle pond 15 jours maximum après son arrivée, généralement début juin, 2 oeufs qui sont couvés pendant un bon mois. L'envol des jeunes a lieu 40 jours plus tard et l'ensemble de la famille quittent les lieux pour les forêts d'Afrique de l'Ouest et du Centre dans les 15 jours qui suivent. La migration débute donc dès la mi-août et s'étale jusqu'à la fin septembre. Rares sont les oiseaux, et surtout les rapaces, qui passent aussi peu de temps en Europe.

Où voir la bondrée apivore

La bondrée apivore est présente dans toute la France, Corse et littoral méditerranéen exceptés. Elle se reproduit exclusivement dans les massifs forestiers de plaine et de moyenne montagne où elle peut être localement assez commune. Des pâtures sont nécessaires à leur périphérie car elles représentent ses terrains de chasse favoris au même titre que les clairières et les bords d'allées forestières.

Observer la bondrée apivore

La bondrée apivore, rapace essentiellement forestier, est une espèce assez commune mais relativement discrète et l'observer en train de fouiller avec ses serres au pied d'une souche déracinée pour atteindre un essaim de guêpes n'est pas chose fréquente. Tout au plus la verrez-vous posée sur un piquet de parc en lisière de forêt, épiant le va-et-vient des hyménoptères qui la mènera jusqu'à leur nid, comme une corneille ou une pie surveillant les aller-et-retour des passereaux vers leur nid.
Mais, heureusement pour nous, la bondrée aime aussi planer dans les ascendances thermiques se formant au-dessus de son territoire par une fin de matinée ensoleillée. 1 à 2 heures avant midi, heure du soleil, il vous faudra vous poster sur un promontoire dominant une étendue forestière. Dès que les rayons solaires auront suffisamment réchauffé le sol, tous les rapaces planeurs du secteur viendront à tour de rôle ou ensemble, se dégourdir les ailes sur fond de ciel bleu. Buse variable, milans royal et noir sont les plus réguliers mais la bondrée apivore, l'épervier et dans certaines régions l'aigle botté les rejoignent volontiers, formant alors un superbe carrousel dans les invisibles pompes d'air chaud. Les oiseaux sont parfois emportés si haut qu'ils deviennent pratiquement invisibles, même en les observant à l'aide de jumelles.

De quoi se nourrit la bondrée apivore

Étrange rapace que la bondrée dont le régime alimentaire est largement dominé par les insectes et surtout, en plein été, par le couvain des hyménoptères sauvages (guêpes et bourdons), les abeilles ne faisant que rarement les frais de cet oiseau «vespivore» comme le qualifie si justement Paul Géroudet. Lors de son retour début mai, elle se rabat sur les insectes présents et se nourrit alors essentiellement de hannetons, de carabes et de fourmis mais aussi de grenouilles et de petits reptiles (lézards, orvets, couleuvres).

Identifier la bondrée apivore

L'identification de la bondrée apivore est le piège classique pour l'observateur qui vient de quitter le stade de débutant. Dans la plupart des régions, c'est avec la buse variable que la confusion intervient le plus régulièrement. Présent dans la moitié sud de la France, le circaète Jean-le-blanc se différencie plus facilement grâce à sa grande taille.
En vol, la bondrée se reconnaît avant tout à sa silhouette. Son aspect général est moins massif que la buse variable et sa petite tête proéminente et sa longue queue lui confèrent une allure bien différente, tant et si bien qu'un ornithologue confirmé peut la reconnaître sans avoir besoin de vérifier des critères plus subtils. Néanmoins, parmi ceux-ci, la large barre terminale de la queue et les deux autres plus fines (mais souvent difficilement visibles) à sa base sont caractéristiques. Enfin, comme chez la buse variable, certains oiseaux sont nettement plus sombres ou plus clairs que la moyenne. De face, les ailes sont à plat alors que la buse tient leurs extrémités plus relevées.
Posé, le mâle se reconnaît à sa tête grise, l'iris jaune visible chez les adultes des deux sexes étant également un détail la différenciant de la buse dont l'iris est brun.

Entendre la bondrée apivore

Comme sa proche parente la buse variable, la bondrée aime lancer des sifflements flûtés ­ pu-î-uh ­ lorsqu'elle cercle au-dessus de son territoire, même en dehors de la phase des parades nuptiales.

La bondrée apivore et l'homme

Longtemps détruite par ignorance car les hommes ne faisaient pas de détails entre les différentes espèces de rapaces toutes classées nuisibles, la bondrée apivore a donc payé un tribut assez lourd à l'homme avant que la loi ne la protège intégralement. Restaient alors seulement les traditions les plus stupides qui ont perduré quelques années encore vers la fin des années 1980 le long du littoral du Languedoc-Roussillon où les bondrées étaient massacrées début mai lors de leur migration printanière, et ce dans le but de les déguster sous forme de soupe !
Hormis ces quelques méfaits, sa discrétion et son choix pour un habitat forestier encore relativement préservé lui ont rapidement permis de retrouver des effectifs importants tant et si bien que sa survie à moyen terme ne semble pas menacée.


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© Hervé MICHEL 2007