Butor étoilé
Botaurus stellaris - famille des Ardéidés



(photo Michel ROGG)

(photo Philippe PULCE)

(photo Philippe PULCE)

(photo Philippe PULCE)

L'année du butor étoilé

Le butor étoilé appartient à la famille des hérons et est présent toute l'année en France. En général sédentaires, les butors étoilés de la moitié nord de la France peuvent migrer plus au sud lors d'hivers rigoureux.
L'oiseau s'installe dès la fin de février sur son site habituel de reproduction et entame dès lors son chant ressemblant à un mugissement, ce qui lui a valu le surnom de buf des marais. Chez cette espèce, le mâle est polygame et peut donc féconder plusieurs femelles qui se chargeront seules de l'élevage des jeunes.
Le nid, simple cuvette composée de tiges de phragmites, est installé au cur de la roselière 10 cm au-dessus du niveau de l'eau. Les 3 ou 4 ufs (maximum 7) sont pondus d'avril à juin selon la lattitude et sont couvés pendant 24 jours. L'élevage des jeunes dure un peu moins de 2 mois. À l'erratisme des jeunes de l'année suit une véritable migration des oiseaux du Nord et de l'Est de l'Europe qui passent l'hiver dans le Sud-Ouest de la France ou la traversent pour se rendre dans le Sud de l'Europe ou en Afrique.

 

Où voir le butor étoilé

Oiseau sédentaire dans nos régions, le butor étoilé reste assez commun dans les grandes roselières des étangs littoraux de Languedoc-Roussillon et de Camargue alors que seuls de petits noyaux de population se maintiennent dans les grandes zones humides de France (Brière, Brenne, Sologne, Picardie, Champagne-Ardenne et Lorraine). Son biotope est représenté par les grandes roselières bordant les plans d'eau. En hiver, on peut néanmoins le rencontrer en train de pêcher au bord d'un cours d'eau ou chasser dans un petit marais où le couvert végétal est moindre. C'est d'ailleurs à cette époque de l'année que les chances de l'apercevoir sont les plus grandes.
Avec 300-350 couples en France, le butor étoilé est une de nos espèces les plus menacées de disparition.

 

Observer le butor étoilé

Seul l'ornithologue extrêmement chanceux apercevra ce héron au plumage brun strié extrêmement mimétique, soit en vol au ras des roseaux, soit à l'affût au bord d'un fossé traversant la phragmitaie. Si ce dernier se rend compte de votre présence, plutôt que de s'enfuir en s'envolant, il préférera courir se réfugier dans la phragmitaie ou, si la fuite est impossible, opter pour une position immobile étonnament mimétique, le cou relevé, espérant que vous ne l'apercevrez pas. Mais la plupart du temps, il vous faudra vous résigner à n'entendre que son chant si étrange que l'oiseau émettra à quelques mètres de vous sans que vous ne puissiez l'apercevoir au milieu de la phragmitaie.

 

De quoi se nourrit le butor étoilé

 

Identifier le butor étoilé

Le plumage brun strié de beige de ce héron de taille légèrement inférieure au héron cendré peut être difficilement confondu. Néanmoins, le jeune bihoreau gris, plus petit et au plumage brun et blanc plus sombre, le jeune blongios nain au pluamge semblable mais à la taille nettement plus petite, et, pour les débutants, le jeune héron pourpré au plumage brun plus uniforme que celui des adultes, peuvent éventuellement prêter à confusion. Son vol bas au ras des roseaux évoque plutôt le vol du hibou des marais.

 

Entendre le butor étoilé

C'est entre mars et juin que le butor étoilé émet son chant à la tonalité proche de celle d'une corne de brume, seul indice de sa présence au sein d'une roselière. Ce chant est principalement émis en pleine nuit, du crépuscule au petit matin, mais également assez souvent en plein jour.

 

Le butor étoilé et l'homme
L'un après l'autre, les marais sont drainés par l'homme et les roselières détruites ; avec eux disparaît leur hôte le plus prestigieux, le butor étoilé. Le mystère qui entoure depuis la nuit des temps le fantôme de l'étang au chant si étrange risque bientôt de ne plus appartenir qu'à la légende
La destruction des grands massifs de roseaux et des marais où il vit pour les besoins de la pisciculture ou tout simplement pour les drainer et les transformer en champs de maïs est certainement une cause importante de la raréfaction du butor étoilé.
Le dérangement lors de la chasse au gibier d'eau qui ouvre dans certaines régions dès le 14 juillet et le tir au crépuscule (malgré son statut d'espèce protégée) lors de la chasse à la passée des canards contribuent également à sa disparition même si sa protection a quand même limité sa destruction par les psiciculteurs qui ne voyaient en lui qu'un prédateur du poisson.
Enfin le dérangement aux abords du nid par les naturalistes, photographes ou simples observateurs, est aussi une cause importante de l'échec de la reproduction. Rappelons que la femelle élevant seule ses jeunes doit s'absenter régulièrement pour se nourrir ou pour apporter des proies à ses jeunes affamés. Tout dérangement répété à cette période cruciale entraîne la mort des jeunes par sous-alimentation, la femelle n'osant plus s'approcher de son nid.
Enfin, la principale cause de mortalité chez le butor étoilé reste naturelle. Les hivers rigoureux, à cause de la neige et de la glace qui empêchent l'accès à ses proies habituelles, contraint les butors à fuir vers le sud. Ceux qui choisissent de ne pas migrer meurent alors obligatoirement de faim si le froid persiste.
 


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© Hervé MICHEL 2003