Le butor étoilé
appartient à la famille des hérons et est présent toute
l'année en France. En général sédentaires, les butors
étoilés de la moitié nord de la France peuvent migrer plus
au sud lors d'hivers rigoureux.
L'oiseau s'installe dès la fin de février sur son site habituel
de reproduction et entame dès lors son chant ressemblant à un
mugissement, ce qui lui a valu le surnom de buf des marais. Chez cette espèce,
le mâle est polygame et peut donc féconder plusieurs femelles qui
se chargeront seules de l'élevage des jeunes.
Le nid, simple cuvette composée de tiges de phragmites, est installé
au cur de la roselière 10 cm au-dessus du niveau de l'eau. Les 3 ou 4
ufs (maximum 7) sont pondus d'avril à juin selon la lattitude et sont
couvés pendant 24 jours. L'élevage des jeunes dure un peu moins
de 2 mois. À l'erratisme des jeunes de l'année suit une véritable
migration des oiseaux du Nord et de l'Est de l'Europe qui passent l'hiver dans
le Sud-Ouest de la France ou la traversent pour se rendre dans le Sud de l'Europe
ou en Afrique.
Oiseau sédentaire
dans nos régions, le butor étoilé reste assez commun dans
les grandes roselières des étangs littoraux de Languedoc-Roussillon
et de Camargue alors que seuls de petits noyaux de population se maintiennent
dans les grandes zones humides de France (Brière, Brenne, Sologne, Picardie,
Champagne-Ardenne et Lorraine). Son biotope est représenté par
les grandes roselières bordant les plans d'eau. En hiver, on peut néanmoins
le rencontrer en train de pêcher au bord d'un cours d'eau ou chasser dans
un petit marais où le couvert végétal est moindre. C'est
d'ailleurs à cette époque de l'année que les chances de
l'apercevoir sont les plus grandes.
Avec 300-350 couples en France, le butor étoilé est une de nos
espèces les plus menacées de disparition.
Seul l'ornithologue extrêmement chanceux apercevra ce héron au plumage brun strié extrêmement mimétique, soit en vol au ras des roseaux, soit à l'affût au bord d'un fossé traversant la phragmitaie. Si ce dernier se rend compte de votre présence, plutôt que de s'enfuir en s'envolant, il préférera courir se réfugier dans la phragmitaie ou, si la fuite est impossible, opter pour une position immobile étonnament mimétique, le cou relevé, espérant que vous ne l'apercevrez pas. Mais la plupart du temps, il vous faudra vous résigner à n'entendre que son chant si étrange que l'oiseau émettra à quelques mètres de vous sans que vous ne puissiez l'apercevoir au milieu de la phragmitaie.
De quoi se nourrit le butor étoilé
Le plumage brun strié de beige de ce héron de taille légèrement inférieure au héron cendré peut être difficilement confondu. Néanmoins, le jeune bihoreau gris, plus petit et au plumage brun et blanc plus sombre, le jeune blongios nain au pluamge semblable mais à la taille nettement plus petite, et, pour les débutants, le jeune héron pourpré au plumage brun plus uniforme que celui des adultes, peuvent éventuellement prêter à confusion. Son vol bas au ras des roseaux évoque plutôt le vol du hibou des marais.
C'est entre mars et juin que le butor étoilé émet son chant à la tonalité proche de celle d'une corne de brume, seul indice de sa présence au sein d'une roselière. Ce chant est principalement émis en pleine nuit, du crépuscule au petit matin, mais également assez souvent en plein jour.