Corbeau freux - Rook
Corvus frugilegus - famille des Corvidés


Lunéville (54) - 06.03.2005
Nikon D70 + Sigma apo 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

Moncel-lès-Lunéville (54) - 20.04.2004
Nikon D70 + Sigma apo 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

Moncel-lès-Lunéville (54) - 20.04.2004
Nikon D70 + Sigma apo 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

accouplement
Chanteheux (54) - 31.03.2004
Nikon D70 + sigma 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

couple après accouplement
Chanteheux (54) - 31.03.2004
Nikon D70 + sigma 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)


accouplement
Chanteheux (54) - 31.03.2004
Nikon D70 + sigma 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

accouplement
Chanteheux (54) - 31.03.2004
Nikon D70 + sigma 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

couple avant accouplement
Chanteheux (54) - 31.03.2004
Nikon D70 + sigma 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

adulte
Lunéville (54) - 18.04.2003
Nikon coolpix 990 + apotelevid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)

adulte

Lunéville (54) - 04.06.2002
Nikon coolpix 990 + apotelevid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)


adulte
Lunéville (54) - 04.06.2002
Nikon coolpix 990 + apotelevid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)

juvénile
Lunéville (54) - 04.06.2002
Nikon coolpix 990 + apotelevid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)

L'année du corbeau freux

Le corbeau freux est le corvidé grégaire par excellence et sa vie ne se déroule qu'au sein d'une communauté plus ou moins importante suivant la saison. C'est en février-mars que les colonies sont à nouveau fréquentées par les couples fidèles à leurs sites de reproduction d'une année sur l'autre. Ces colonies, dont l'importance varie de quelques couples à plusieurs centaines, sont situées dans des grands arbres, de préférence des peupliers, et très fréquemment à proximité des habitations humaines, notamment dans les parcs urbains. La ponte de 3 à 5 ufs a lieu entre la mi-mars et la mi-avril et leur couvaison dure 16 à 18 jours. Les jeunes ne s'envolent qu'au bout de 5 semaines. Une seule ponte régulière a lieu chez cette espèce comme chez tous les corvidés. En fait, la colonie est principalement occupée de la fin février à la mi-juin, sauf, et c'est souvent le cas, lorsqu'elle sert de dortoir le restant de l'année. Dès la fin de la période de reproduction, les familles passent leurs journées dans la campagne environnante, revenant sur leur colonie à la tombée de la nuit. Si les adultes sont sédentaires, les jeunes sont plus enclins au vagabondage. Enfin, dès le mois d'octobre, nos régions d'Europe occidentale sont envahies par des cohortes de migrateurs venus de l'Est de l'Europe pour passer la mauvaise saison dans nos campagnes. Le retour vers leurs contrées d'origine s'effectue dès la mi-février, laissant des retardataires jusqu'en avril.

Où voir le corbeau freux

Durant la période de nidification, le corbeau freux est présent au nord d'une ligne rejoignant l'embouchure de la Garonne et le sud de la région lyonnaise, tout en étant absent d'une grande partie de la Bretagne et des zones de montagne. Il est bien réparti en Belgique et au Luxembourg, alors qu'il est encore peu commun mais en expansion en Suisse où il occupe quelques sites sur les plateaux et dans les vallées.
Le corbeau freux est un oiseau de la campagne et des villes, se reproduisant en colonies sur des arbres de haut jet dans des bosquets ou des parcs urbains.
En hiver, les freux autochtones sont rejoints par de très nombreux hivernants venus du reste de l'Europe qui fréquentent alors plus assidûment les chaumes et les labours à la recherche de toutes sortes de nourriture abandonnées par les agriculteurs. Ils descendent alors plus au sud, notamment dans les vallées de la Garonne et du Rhône. Il est assurément en hiver notre corvidé le plus abondant.

Observer le corbeau freux

Plutôt que de parler de l'observation du corbeau freux, il vaut mieux parler de l'observation des corbeaux freux car ces oiseaux hautement grégaires vivent tout au long de l'année en bandes et colonies réunissant plusieurs dizaines à plusieurs milliers d'individus. Au point que l'observation d'un freux isolé tient pratiquement de la science fiction ! Cette facette du comportement des freux est évidemment passionnante à observer et à étudier, aussi bien dans les rapports entre les couples au sein de la colonie que dans la dispersion des oiseaux dans un labour, laissant quelques sentinelles aux aguets sur des postes stratégiques comme des piquets de parc alors que le gros des troupes s'alimente à terre.
La vision d'un vol de freux regroupant plusieurs centaines d'oiseaux est également très spectaculaire et bruyant, notamment lorsqu'ils se regroupent en dortoir à la tombée de la nuit. Ils effectuent souvent une première halte dans un pré-dortoir dans un champ situé sur le trajet entre les sites d'alimentation et le vrai dortoir.

De quoi se nourrit le corbeau freux

Comme sa cousine la corneille noire, le corbeau freux est omnivore et opportuniste. Il se nourrit néanmoins davantage d'aliments d'origine végétale qu'il recherche à terre, en automne dans les labours et au printemps dans les champs au moment des semis. Les aliments d'origine animale ne sont pas négligés, et tout particulièrement les vers blancs (larves d'insectes) qu'il consomme en grande quantité au printemps et les lombrics. Les nids des autres oiseaux sont loin d'être recherchés de façon aussi méthodique que chez la pie bavarde ou la corneille noire mais ce pillage peut être réalisé par quelques individus spécialisés. L'agriculture intensive qui lui offre de la nourriture en abondance tout au long de l'année (grains et épis de maïs oubliés sur les chaumes, aliments pour le bétail qu'ils n'hésitent pas à chaparder dans les auges des élevages hors-sol,) et les dépotoirs à ciel ouvert sont les causes principales de la diminution de sa mortalité hivernale. Ceci a entraîné l'essor spectaculaire de ses effectifs que l'on connaît aujourd'hui. En fait, son qualificatif de nuisible est largement injustifié et il ne mérite en aucun cas la mauvaise presse qui lui est faite.

Identifier le corbeau freux

Même s'il n'atteint pas la taille de son cousin le grand corbeau, le corbeau freux possède lui aussi une silhouette massive. Elle est même assez impressionnante lorsqu'on a la chance de les observer de près en train de déambuler sur les pelouses des parcs urbains à la recherche de nourriture. Hormis son allure générale caractéristique, c'est par son bec blanc grisâtre qu'il se distingue, à l'âge adulte, des autres corvidés de couleur noire. Le jeune possède par contre un bec noir et se confond assez facilement avec la corneille noire dont la différence majeure réside dans le profil de la tête et du bec : front fuyant dans l'alignement du bec massif et busqué chez la corneille, front marqué et bec droit chez le freux. Le plumage du freux apparaît toujours plus "lâche" que celui, plaqué au corps, de la corneille. Enfin il possède des culottes recouvrant le haut des pattes et sa queue est plus arrondie lorsqu'il vole.

Entendre le corbeau freux

Les croassements du corbeau freux sont suffisamment caractéristiques car plus nasillards et moins rauques que ceux de la corneille noire, et bien moins caverneux et graves que ceux du grand corbeau. Les grands regroupements, notamment aux dortoirs, sont le prétexte à des concerts quelque peu assourdissants et sources de nuisance sonore non négligeable pour le voisinage.

Le corbeau freux et l'homme

L'homme n'a jamais aimé le corbeau freux au même titre que les autres corvidés noirs et lui a fait subir moultes persécutions depuis la nuit des temps. Celles-ci sont toujours d'actualité car notre compère est encore considéré comme nuisible dans de nombreuses régions.
Pourtant cela ne l'empêche pas de venir au cur de nos cités pour y installer ses vastes colonies de reproduction au printemps et ses dortoirs en hiver. Ceci entraîne une pollution sonore fort mal appréciée des voisins des parcs urbains où ils ont décidé de s'installer. Rappelons que si le corbeau n'est pas une espèce protégée, son tir au nid est lui interdit par la loi.

Accueillir le corbeau freux dans son jardin

Si vous habitez à proximité d'une colonie et que vous possédez un jardin suffisamment vaste, le corbeau freux sera un visiteur régulier de votre pelouse qu'il sondera de son bec à la recherche de nourriture. Ils ne s'approchent pas en général de la mangeoire pour les mésanges, surtout si celle-ci est installée aux proches abords de la maison. Par contre vous les verrez à tous les coups s'abattre en bande dans votre jardin à l'automne si vous possédez un noyer car ils sont très friands des noix qu'ils ramassent au sol.


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© Hervé MICHEL 2006