![]() carte de répartition (cliquez sur la carte) |
Nicheur en Europe du Nord, le
grèbe esclavon n'est qu'un visiteur hivernal dans nos pays.
Les premiers oiseaux arrivent dans nos régions en octobre
mais la majeure partie d'entre eux n'apparaissent que durant le
mois de novembre. Nos pays étant situés dans la
frange la plus méridionale de son aire d'hivernage, le
grèbe esclavon n'apparaît de façon régulière
et petits nombres que sur la façade maritime de la Belgique
et de la moitié nord de la France ainsi que, beaucoup plus
occasionnellemment sur quelques plans d'eau continentaux de Suisse,
du Luxembourg, de Belgique et de France.
Le retour vers les sites septentrionaux de reproduction s'amorce
dès le mois de février et quelques individus retardataires
(et souvent en plumage nuptial) sont encore notés dans
nos régions en avril, parfois même en mai.
La nidification a lieu sur les bords des plans d'eau d'Europe
du Nord, en compagnie des cygnes chanteurs et des plongeons catmarins.
La ponte de 4 ufs en moyenne a lieu entre fin mai et fin juin
et son incubation dure 22 à 24 jours. L'envol des jeunes
nidifuges a lieu 2 mois plus tard. Les oiseaux rejoignent ensuite
les eaux de la Mer du Nord et de la Baltique où ils hivernent
en nombre bien plus importants que chez nous.
Il faut donc attendre les premiers
frimas de la fin d'automne, parfois en octobre, plus régulièrement
en novembre, pour réobserver le grèbe esclavon dans
nos régions. C'est une espèce relativement rare,
surtout à l'intérieur des terres où l'esclavon
est de loin le grèbe le plus rare, même s'il peut
apparaître en migration sur n'importe quel type de plan
d'eau et y séjourner de quelques jours à plusieurs
semaines. De vastes plans d'eau comme le lac du Der, le lac Léman
ou le lac de Madine en Lorraine l'accueille de façon régulière
souvent de façon isolée.
En fait, pour obetnir le maximum de chances de le rencontrer,
il faut se rendre sur le littoral de la Manche et de l'Atlantique,
de l'embouchure de la Seine à l'embouchure de la Loire.
Cependant l'espèce n'y est guère commune car on
estime que 200 individus hivernent chaque année en France.
En Suisse, le lac Léman n'accueille que quelques oiseaux
et seules les côtes belges sont fréquentées
plus régulièrement.
La recherche du grèbe esclavon en mer n'est guère facilitée par sa petite taille et l'oiseau repéré disparaît régulièrement entre les vagues. Lorsqu'il se montre dans un port, son observation est évidemment plus facile. Sur un plan d'eau, à l'instar du grèbe jougris, il se joint volontiers aux autres grèbes et fréquente, soit le milieu du plan d'eau lorsqu'il se repose, soit les abords de la digue et du déversoir où il trouve de nombreux petits poissons pour se nourrir.
Si la distinction entre les grèbes
huppé et jougris vous pose déjà problème,
sachez que la différenciation entre l'esclavon et le cou
noir est encore plus délicate.
En plumage nuptial, pas de réel problème, car hormis
une certaine similtude au niveau de la tête noire avec le
port d'aigrettes dorées, l'esclavon se distingue du grèbe
à cou noir par son cou roux.
En plumage hivernal par contre, la similitude entre les deux espèces
est plus troublante et seule une observation minutieuse ou beaucoup
d'expérience permet de les séparer. Le profil de
la tête est fuyant chez le grèbe esclavon et le front
n'est marqué comme chez le grèbe à cou noir.
L'il à l'iris également rouge est situé à
la limite entre le noir du capuchon et le blanc des joues (alors
qu'l est totalement dans le noir chez le grèbe à
cou noir). Enfin, peu de traces foncées ou noires sont
notées sur le cou qui apparaît plus blanc et plus
"propre" que celui du cou noir, toujours grisâtre
en hiver. Le critère diagnostique à 100% est la
pointe blanche à l'extrémité du bec mais
la visualiser nécessite de bonnes conditions d'observation
et surtout un excellent matériel optique. Attention car
le grèbe esclavon peut être parfois confondu avec
la femelle de harle piette lorsqu'on débute.
Relativement bruyant sur ses sites de nidification, le grèbe esclavon est totalement silencieux dans nos pays en hiver.
Il existe peu d'interférences entre l'homme et le grèbe esclavon, principalement à cause de sa rareté. Comme toutes les espèces maritimes plus ou moins pélagiques, il peut néanmoins être la victime d'une marée noire ou d'une vidange des soutes d'un pétrolier.