Milan noir
Milvus migrans - famille des Accipitridés




Dakar (Sénégal) - 01/2006

Milan noir
(Milvus migrans)
Lindre (57) - 14.07.2004
Nikon D70 + Sigma APO 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

Milan noir
(Milvus migrans)
Lindre (57) - 14.07.2004
Nikon D70 + Sigma APO 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

 


L'année du milan noir

Espèce mi-africaine mi-européenne, le milan noir passe la moitié de l'année en Afrique et revient dans nos contrées dès les premiers jours de mars, parfois même en février. Accompagnées de longues vocalises, les parades ont lieu dès leur retour et, une fois le couple formé, les oiseaux rechargent le nid de l'année dernière ou en construisent un nouveau. Les milans noirs nichent en général en colonie plus ou moins lâche pouvant parfois contenir plusieurs dizaines de nids. La ponte a lieu généralement en avril et comporte 2 à 3 oeufs couvés pendant 32 jours. Le séjour des jeunes au nid dure 42 jours.
Espèce fortement grégaire, nettement plus que le milan royal, les milans noirs se regroupent en dortoirs dès la fin de la période de reproduction et ces rassemblements sont le prélude à la migration qui débute dès la fin du mois de juillet. Après le 20 août, la plupart des milans noirs ont quitté la France pour passer l'hiver en Afrique au sud du Sahara.

Où voir le milan noir

Nettement plus commun que le milan royal, le milan noir niche dans une grande partie de la France, à l'exception du quart Nord-Ouest, de la Corse, du littoral du Languedoc-Roussillon et des zones de haute montagne.
Le biotope favori de ce rapace est constitué de bois où il construira son nid et de zones humides où il viendra prélever une part de sa nourriture. Les plus fortes densités se retrouvent dans les vastes ripisylves en bordure de cours d'eau comme les bords de la Garonne à Toulouse. Les plans d'eau ne sont pas négligés et les grandes régions d'étangs accueillent de nombreux couples de milans noirs.
Espèce volontiers nécrophage, le milan noir est souvent observé en train de cueillir un poisson mort flottant à la surface de l'eau. Comme son cousin le milan royal, il suit les tracteurs en période de fenaison à la recherche d'insectes et de rongeurs déchiquetés par la machine. Enfin, la fréquentation des décharges est systématique au point que d'importantes colonies sont installées sur les arbres les plus proches du dépotoir.
En migration, des troupes importantes peuvent être notées, notamment le long du littoral méditerranéen à Leucate au printemps ou à Gruissan en fin d'été.

Observer le milan noir

La meilleure façon de découvrir ce rapace est de vous rendre à la rivière ou à l'étang le plus proche de votre domicile en fin de matinée. Si le temps est suffisamment ensoleillé, vous ne tarderez pas à voir un ou plusieurs milans noirs flâner tranquillement à quelques dizaines de mètres au-dessus des eaux, à la recherche de quelque cadavre flottant à la surface. Une fois la proie repéré, l'oiseau amorcera une descente et saisira à l'aide de ses serres le poisson moribond sans plonger dans l'eau comme un balbuzard.

De quoi se nourrit le milan noir

Comme son cousin le milan royal, le milan noir est un opportuniste. Scrutant le sol ou la surface de l'eau à une hauteur de 10 à 30 mètres, il recherche les cadavres de poissons, les micromammifères fauchés lors des fenaisons ou les animaux écrasés en bord de route. Même s'il n'est pas un chasseur aguerri, il lui arrive cependant de capturer des rongeurs, des oiseaux et des reptiles.

Identifier le milan noir

De taille inférieure au milan royal, le milan noir s'en distingue assez facilement par son allure plus rigide, moins souple en vol et par la forme de sa queue nettement plus courte et triangulaire. Son plumage est brun foncé uniforme avec quelques zones plus claires au niveau des poignets sous le dessous des ailes, mais qui ne contrastent pas avec le reste de l'aile comme les taches blanches du milan royal. Seuls les jeunes milans royaux au plumage moins contrastés que les adultes peuvent prêter à confusion.
La confusion est par contre plus fréquente avec un aigle botté de forme sombre dont seuls la queue plus rectangulaire, quelques détails du plumage et la silhouette générale permettent de le différencier. La femelle et le jeune du busard des roseaux, au plumage brun chocolat uniforme, peuvent également induire en erreur le débutant, mais leur silhouette est totalement différente.

Entendre le milan noir

Aussi loquace que son cousin, le milan noir n'est guère avare de ses cris qu'il émet régulièrement en vol. Ses miaulements sont assez proches de ceux de son cousin et nécessitent une bonne expérience pour les différencier.

Le milan noir et l'homme

Dans bien des régions du monde, et notamment en Afrique du Nord, le milan noir est un commensal de l'homme. En Europe, il a su tirer profit des décharges publiques et cette profusion de nourriture a sans doute contribué à l'accroissement spectaculaire de ses populations, observé depuis sa protection intégrale par la loi. Il sait également récupéré à merveille les cadavres d'animaux victimes de la circulation routière et les rongeurs déchiquetés par les moissonneuses-batteuses et les faucheuses. Charognard comme le milan royal, il a toujours à craindre l'empoisonnement suite à l'ingestion de rongeurs intoxiqués par des produits chimiques. Enfin l'eutrophisation de nos rivières entraînant l'asphyxie de nombreux poissons lors des périodes de canicules lui offre une pléthore de poissons morts pendant les mois d'été.
Le milan noir est donc un de nos rapaces qui se portent le mieux et son avenir ne semble pas menacé à moyen terme.


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© Hervé MICHEL 2004