le Vautour percnoptère
Neophron percnopterus - famille des Accipitridés

 
carte de répartition (cliquez sur la carte)


L'année du vautour percnoptère
Où voir le vautour percnoptère
Observer le vautour percnoptère
De quoi se nourrit le vautour percnoptère
Identifier le vautour percnoptère
Entendre le vautour percnoptère
Le vautour percnoptère et l'homme

 

L'année du vautour percnoptère

Contrairement aux trois autres espèces de vautours visibles en France, le vautour percnoptère est un migrateur, quittant nos régions en hiver pour rejoindre le sud du Sahara. Le retour s'amorce fin février et la majeure partie des oiseaux sont de retour avant la fin mars sur leurs sites de nidification. L'aire se situe dans une cavité au sein d'une falaise et les 2 ufs sont pondus dans la deuxième quinzaine d'avril. Leur incubation dure 42 jours en moyenne et les jeunes séjournent deux mois et demi au nid avant de prendre leur envol. Les retours vers l'Afrique s'étalent entre la fin août et le début d'octobre.

Où voir le vautour percnoptère

Le vautour percnoptère est visible en France dans deux régions distinctes : le piémont pyrénéen et l'arrière-pays provençal. La population totale est faible, de l'ordre de 60 à 70 couples, une vingtaine en Provence contre une quarantaine dans les Pyrénées, ce qui est bien peu par rapport aux 2000 couples espagnols. L'espèce a récemment niché dans la région des Grands Causses, là où a été implantée la nouvelle colonie de vautours fauves cévenols.
Le plus petit de nos vautours se plait dans les paysages colinéens de moyenne montagne des Pyrénées où l'élevage du mouton lui offre de nombreux cadavres pour se nourrir. En Provence, il niche dans les falaises calcaires surplombant la garrigue, souvent dans les mêmes biotopes que l'aigle de Bonelli.

Observer le vautour percnoptère

À moins de bien connaître cette espèce, vous n'aurez en général l'occasion d'observer le vautour percnoptère qu'en vol, lorsque ce dernier survole méthodiquement son territoire à la recherche d'une charogne de lapin ou d'une concentration de vautours fauves autour d'une carcasse d'un mammifère de grande taille. Il vous faut vous rendre dans les zones favorables et attendre la fin de la matinée pour le voir planer dans le ciel, souvent en compagnie d'autres vautours. La plaine de la Crau est également un bon site car les oiseaux nichant dans les Alpilles toutes proches viennent régulièrement inspecter ce haut lieu de l'élevage ovin traditionnel. Dans certaines régions, il fréquente volontiers les dépotoirs.

De quoi se nourrit le vautour percnoptère

 

Identifier le vautour percnoptère

Le vautour percnoptère est le plus petit de nos vautours et son envergure est à peine plus grande que celle du milan royal. L'adulte en vol est reconnaissable aisément au contraste important entre son ventre, sa queue et la partie antérieure de l'aile blancs et l'extrémité et l'arrière de l'aile noirs. Ce même contraste existe sur les parties supérieures. La confusion peut avoir lieu de loin avec une cigogne blanche. Le jeune de l'année est quant à lui entièrement brun sombre mais possède déjà cette silhouette typique renforcée par sa queue cunéiforme, le faisant ressembler à un gypaète barbu de petite taille. Au fils des années, les immatures présentent des plumages évoluant graduellement vers le plumage adulte parfait qui n'est acquis qu'à l'âge de 5 ans.
Posé, le vautour percnoptère adulte s'identifie sans problème grâce à sa tête jaune.

Entendre le vautour percnoptère

Le vautour percnoptère est silencieux et seuls quelques cris peuvent être émis en période reproduction entre les deux adultes et les jeunes.

Le vautour percnoptère et l'homme

Comme tous les rapaces et tout particulièrement les vautours, le percnoptère a longtemps souffert de la bétise humaine, les hommes ne se rendant pas compte de l'importance des vautours dans la chaine alimentaire, assurant le rôle extrèmement important d'éboueurs de la nature. Tiré, empoisonné, désairé, le percnoptère a su profiter de la loi sur la protection de la nature qui lui a conféré le statut d'espèce intégralement protégée. Néanmoins, bien qu'interdits, les empoisonnements par la strychnine et destinés aux renards, tuent encore quelques percnoptères en France ainsi que d'autres rapaces charognards comme les milans.
Le dérangement sur les falaises où il niche, comme dans les cas de l'aigle de Bonelli ou du faucon pèlerin, par des amoureux de la varappe et de l'escalade, provoquent l'abandon de l'aire instantanément.
Enfin, et c'est probablement la cause principale qui a réduit l'aire de répartition du vautour percnoptère en France, l'abandon de certaines méthodes extensives d'élevage des ovins lié à la désertification rurale a fortement diminué ses ressources alimentaires et l'a contraint à déserter certaines régions comme l'ensemble de la vallée du Rhône qu'il occupait jusqu'au Lac Léman.
Néanmoins, l'augmentation de la population espagnole nous permet de garder l'espoir pour ce rapace dont l'avenir reste préoccupant en France.

 


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© Hervé MICHEL 2000