Goniadz
Lever à 5h00 du matin, il fait déjà bien jour ! Nous allons au bout du jardin pour découvrir une superbe vue sur toute la vallée. De nombreux oiseaux chantent malgré la grisaille et notamment le rossignol progné entendu la veille au soir lors de notre arrivée. Une fauvette babillarde vient près de nous et plusieurs torcols se répondent sur le coteau. Un rougequeue à front blanc les accompagne.
Loin devant nous, nous découvrons dans la plaine plusieurs élans occupés à pâturer dans les marécages. Nous en dénombrerons 6 dispersés dans les prairies et les roselières. Une belle surprise car nous ne nous attendions pas à les observer aussi facilement.

De nombreux limicoles, essentiellement des combattants variés et des chevaliers sylvains passent en petites bandes devant nous. Les cigognes blanches, également omniprésentes, se dispersent dans la vallée alors que le soleil fait son apparition à l’est.
Les pêcheurs qui se sont levés encore plus tôt que nous sont déjà sur leurs barques et remontent la rivière et ses bras morts.
Nous descendons au pied de la côte. Plusieurs torcols nous accueillent en se poursuivant et en chantant et se laissent observer à quelques mètres. Un rossignol progné vient nous narguer car il nous est impossible de le repérer dans le buisson où les feuilles sont déjà bien formées. Nous aurons la chance de le voir nettement mieux mais à 50 mètres de distance quelques instants plus tard.

Osowiek
Après avoir déjeuné de la bonne saucisse chaude :-), nous nous rendons dans un petit marais aménagé avec un sentier et un observatoire. Un autre rossignol progné nous y accueille et se laisse dessiner et photographier sous toutes les coutures. Dommage que la lumière ne soit pas au rendez-vous. D’autres se feront entendre mais éviteront de se montrer à découvert :-(
Une rousserolle invisible émet quelques strophes d'imitations de son répertoire. Serge pense qu'il s'agit d'une rousserolle des buissons plutôt qu'une verderolle mais n'en est pas certain. Nous ne la réentendrons pas deux jours plus tard au même endroit. Aucune verderolle n'a été notée durant tout le séjour. La rousserolle des buissons, rarissime mais possible dans ce coin de Pologne, arrive-t'elle plus tôt que la verderolle ?

Accompagnés par de nombreux phragmites des joncs et fauvettes babillardes, nous arrivons à l'observatoire où une sympathique locustelle luscinioïde assure le spectacle malgré le temps mitigé et l'arrivée du vent.

Pas grand chose sur l'étang lui-même et le marais environnant si ce n'est 4 oies cendrées, quelques limicoles (chevalier gambette, combattant), 1 couple de busard cendré et 1 busard des roseaux.

Nous décidons de déjeuner dans le grand observatoire situé de l'autre côté de la route. De là, nous avons une vue panoramique sur la vallée de la Biebrza et sur les nombreux oiseaux qui y vivent, mais, et cela sera le problème durant tout le voyage, les oiseaux sont toujours à de grandes distances. Ici à 1 ou 2 km ! Il y a dans l'ensemble du parc de grandes tours d'observation mais guère d'observatoires permettant d'effectuer des obs plus proches :-(

Bref, le spectacle était quand même de qualité avec les 3 espèces de guifettes, la leucoptère étant la plus commune, quelques grandes aigrettes, des oies cendrées, des mouettes rieuses et une pygmée, des sarcelles d'été, canards souchets et fuligules morillons, quelques grues cendrées … mais aucun grand rapace :-(((

Rossignol progné
(Luscinia luscinia)
2.05.2004 - Osowiek (Pologne) -
Nikon coolpix 4500 + Swarovski ATS80HD x30SW
(photo Hervé MICHEL)

L'après-midi, nous décidons de nous rendre dans le secteur de Barwick pour voir à quoi ressemble l' "arène" où les bécassines doubles paradent à la tombée de la nuit. En effet, l'observation de cette rarissime bécassine est le but du voyage pour Serge car c'est un des rares oiseaux d'Europe qu'il n'a pas encore dessiné. Je photographie un choucas des tours soemmerringii depuis la voiture. La marque blanche au niveau des épaules est plus ou moins visible selon les individus.

Après s'être garé au parking aménagé au niveau des 2 maisons et après quelques centaines de mètres de marche, nous découvrons une estrade qui surplombe la prairie où se rassemblent les bécassines. Comme il n'est que 14h00 , nous décidons de poursuivre notre chemin vers la grande tour d'observation que nous apercevons 1 km plus loin dans la plaine.

De là nous avons à nouveau une vue sur l'ensemble de la vallée avec d'aussi nombreux oiseaux toujours à des centaines de mètres voire des kilomètres de distance. 4 pygargues à queue blanche sont posés sur les petits arbres qui jalonnent la vallée. 2 adultes et 2 immatures dont 1 se fera violemment attaquer par un des deux adultes. 2 aigles pomarins sont également perchés et se déplacent loin, très loin, devant nous. Nous en reverrons un 3ème un peu plus proche en descendant de l'observatoire mais nous n'en reverrons plus de tout le séjour :-(
Une cigogne noire - la seule de tout notre séjour ! - passe longuement devant nous (à 1 km) et se dirige vers la forêt. Quelques grandes aigrettes, oies cendrées et grues cendrées nous permettent de patienter agréablement avant que nous nous rendions en fin d'après-midi au site des bécassines doubles. Plusieurs élans broutent tranquillement devant nous mais à 500 mètres environ dans les roselières et les prairies.

Arrivés sur l'estrade, nous attendons une heure et demi (vers 18h00) avant de voir le premier ornithologue. Un peu plus tard, un guide du parc, qui en profite pour nous faire payer un billet d'accès, nous apprend que, pour la première fois depuis 20 ans, les bécassines doubles ne paradent plus dans ce site et qu'elles sont donc totalement invisibles cette année :-(( Nous restons quand même un peu malgré le vent défavorable. Un pic noir passe devant nous ainsi qu'une petite troupe de sangliers et un pygargue qui rentre à son dortoir dans la forêt.